Nous partons le 2 octobre de Mindelo, officiellement la saison cyclonique n’est pas finie. Après nous partons au Brésil donc nous coupons la route des dépressions tropicales au plus court, lorsqu’elles sont encore jeunes. La fenêtre météo n’est pas top mais je n’en peux plus d’attendre après les Canaries et le Cap-Vert nous avons perdu trop de temps à réparer notre moteur et pilote. Nous faisons une grande soirée avec les nombreux bateaux de Mindelo, nous partirons avec l’estomac retourné et la tête carillonnante. C’est parti, sous spi d’abord tout va bien ; rapidement ca tourne au vinaigre, le pilote nous lâche, puis le vent à son tour. Lors du diner nous nous posons la question de faire demi tour. Mais non on continue! Le lendemain le vent est faible, idem le surlendemain, plus que les prévisions et surtout une dépression tropicale se forme. Elle va nous compliquer la tâche en aspirant le vent faisant grandir le pot au noir. Les premiers grains arrivent, sous les nuages, il n’y a plus de vent juste de la pluie ca rince les hommes, les voiles et le pont.

Les journées vont s’écouler doucement, entre changement de voile, quart au soleil, chaleur sous le pont. Nous tricotons dans un vent évasif faible, nous n’osons utiliser trop le moteur. L’ordinaire n’est pas varié mais nous faisons avec (pour la prochaine transat, je me promets de mieux anticiper cela!). Je reste marqué de l’importance de la nourriture sur le moral de l’équipage. Sans une nourriture abondante et variée, (en pensant aussi aux petits à-côtés sucrées et salées) l’ambiance à bord n’est pas au beau fixe on se renferme sur soi même. Au beau milieu de l’océan, j’aperçois un évent et un deuxième ! C’est des baleines ou peut-être des cachalots on les rattrape on tourne autour, ils continuent leur route imperturbables. Ils plongent puis réapparaissent dans notre arrière on retourne les chercher. On se demande leur vitesse de pointe, leur capacité d’apnée, comment faisaient les chasseurs en barque, sont ils en train de dormir? Une belle rencontre néanmoins!

Nous passons l’équateur le 15 octobre, 5 jours de retard par rapport à mes estimations au départ. La météo n’est pas une science exacte surtout perturbée par la naissance d’un cyclone derrière nous. Deux jours après, nous atterrissons! L’île paradisiaque de Fernando de Noronha nous accueille, le sable entre les pieds, les fruits frais et la bière récompensent notre traversée! C’est touristique, il y a de nombreux concerts et du monde ça change du bateau! Nous découvrons le lendemain l’île à pied, c’est le paradis 🙂

Nous repartons vers le continent deux jours après, vers Jao Pessoa. On ne connait pas, elle n’apparait sur la carte google que quand on zoome beaucoup, on s’attends donc à une petit ville. Et pas du tout, c’est New York de gigantesque gratte ciel sortent de la forêt tropicale! Nous remontons le fleuve sous voile jusqu’à la marina, grande classe. Les gérants Francis et Jean-Pierre sont prévenants, organisés, chaleureux et excellents chefs. La dernière soirée de la transat est belle